Le projet de loi de finances 2026 menace l’existence même des radios associatives. Le gouvernement prévoit une baisse de 44 % du FSER, le Fonds de soutien à l’expression radiophonique, qui passerait de 35,3 à 19,6 millions d’euros. Une décision lourde de conséquences pour les 770 radios locales, dont sept en Béarn : Atomic Radio, 7 Radio, Radio Oloron, Radio Paìs, EIPM, La Voix du Béarn et RPO.
« C’est clairement une mise à mort », déplore Jean-Marc Courrèges-Cénac, directeur d’Atomic Radio. « Nous dépendons du FSER pour 40 à 60 % de notre budget. Le montant de l’aide n’a pas bougé depuis 2002, alors que nos charges ont explosé. »
Aucun levier de financement possible
Les radios associatives, dont la publicité ne peut dépasser 20 % des revenus, n’ont aucun moyen de compenser cette perte. Quant aux collectivités locales, elles subissent elles aussi des coupes budgétaires et peinent à maintenir leurs subventions.
Des emplois et un lien social menacés
Avec cette coupe, près de 2 400 emplois sont menacés et des centaines de médias de proximité risquent de disparaître.
« Dans beaucoup de zones rurales, la radio associative est le seul média local. Sans nous, c’est un lien social qui s’éteint », conclut Jean-Marc Courrèges-Cénac.
Une mobilisation en cours
Face à cette situation, les radios associatives se mobilisent. Un rendez-vous a été demandé à la ministre de la Culture, Rachida Dati. Les représentants du secteur affirment également sensibiliser les élus locaux et nationaux – maires, députés et sénateurs – qui, selon eux, leur apportent déjà leur soutien.
Ils demandent le maintien de l’enveloppe actuelle du FSER, considérée comme le seuil de survie, ainsi qu’une ouverture à d’autres ministères : Ruralité, Action sociale ou Éducation nationale, en lien avec leurs actions sur le terrain.
